Édith : "Je me suis dit pourquoi ne pas me rendre utile ?" - être bénévole à distance
Thomas Jolivet
lundi, mars 30, 2020 at 12:00:00 AM heure d’été d’Europe centrale • 4 mins de lecture
Parce qu'il est possible de se rendre utile même à distance, nous avons rencontré Édith, une bénévole de Comines (59) engagée (à distance) dans 2 missions de bénévolat. Découvrez dés maintenant comment on peut se rendre utile en télébénévolat depuis chez soi.
Est ce que tu peux nous dire ce que tu faisais dans la vie avant ta retraite ?
J'ai travaillé jusqu'en 2013 à La Redoute, à Roubaix où j’étais rédactrice catalogue. J'étais spécialisée dans les produits techniques : gros électroménager, meubles, linge de maison, etc. J'ai fait ça pendant une bonne quinzaine d'années, j’adorais vraiment cette activité mais j'ai dû m'arrêter à cause d’un cancer qui est maintenant guéri, mais suite à quoi j'ai été mise en invalidité. Et je serai en retraite l’année prochaine.
Est ce qu'il y a un métier que tu n'aurais pas aimé faire ?
Il y a un métier que je n'aurais jamais dû faire. J'ai été informaticienne pendant dix ans dans une très grande entreprise. Quand les applications cassaient, et ça arrivait fréquemment, c'était toute l'entreprise qui était paralysée. Donc, il fallait intervenir. À la base, je suis d'une formation littéraire. J'avais fait cette formation pour évoluer dans ma carrière. Mais en fait, si c'était à refaire, je ne le referais plus. Je n'ai pas été heureuse pendant ces dix années là, professionnellement parlant.
Comment est-ce que tu t'occupes depuis que tu as retrouvé du temps libre ?
J’ai deux activités bénévoles. Je lis trois livres par semaine en moyenne, je tiens ma maison. Actuellement, j'ai deux enfants et un mari, des grands-enfants à nourrir. Je fais pas mal de sudoku aussi. Autrement, je regarde un peu la télé et on joue à Candy Crush.
C'est quoi le dernier livre qui t’a marqué ?
C'est Recyclés par un auteur qui s'appelle Cetro et qui parle de SDF qui vivent dans une décharge à la fin du monde. C'était pas mal fait. Il y avait des réflexions intéressantes sur la précarité, justement, qui m'importe pas mal.
Comment as-tu découvert Benevolt ?
C'est en faisant une recherche Google bêtement. J’ai trouvé que le site était bien fait. J’ai trouvé 2 activités bénévoles, dont le Secours Catholique. Une fois que je vous ai trouvé, je me rappelle, j'ai laissé tomber les autres outils.
Qu'est ce que tu fais en tant que bénévole au Secours Catholique ?
Au Secours Catholique, je suis la secrétaire bénévole du bureau. J’assure la prise de note lors des réunions. J'effectue un compte rendu à posteriori. Je prépare les réunions en sortant les documents nécessaires et j'envoie les compte-rendu via le drive, voilà, c'est ma première et principale mission. Et depuis deux mois, j'interviens sur le fichier des donateurs. Je traite les mauvaises adresses. Je viens d'être formée à la procédure d'encaissement des chèques sur l’application du Secours Catholique. À côté de ça, comme j'ai travaillé dans la communication, je relis des supports de communication édités par la délégation régionale.
Là, actuellement, je suis sur deux fascicules que je rédige complètement, l'un pour l'activité Prison Justice, il s'agit de lettres, des écrits de détenus qu'ils envoient à leurs correspondants du secours Catholique. Le petit fascicule leur est destiné, ainsi qu'aux bénévoles qui s'occupent d'eux. Et l’autre, il s’agit d’un fascicule d’une trentaine de pages sur l'économie solidaire qui sera distribué lors d’un événement du Secours Catholique le 13 juin... Hormis quelques fois, je peux travailler de chez moi, donc c'est très bien.
Je suis aussi bénévole chez WebAssoc, c'est une demi-heure par jour environ, depuis chez moi. Donc ça m'occupe un petit peu. Mais par contre, c'est tous les jours. Je trie les mails qui entrent et éventuellement, je fais une réponse de premier niveau pour des demandes farfelues ou incomplètes. Et après, je fais suivre les mails qui sont sérieux et qui doivent être traités par l’équipe. Tous les jours, il y a une vingtaine de mails à traiter.
Qu'est ce qui motive à faire du bénévolat (à distance) ?
Il fallait que je trouve à m'occuper parce que je ne voulais pas tourner en rond. Et puis, maintenant que ma santé va mieux, j'ai moins besoin de me reposer. Tout ça, c'est plus qu'un vieux souvenir. Donc, je me suis dit pourquoi ne pas me rendre utile ? J'avais déjà essayé du bénévolat, mais localement sur place, ici à Comines. Mais c'était compliqué pour moi émotionnellement d'être en présence de gens en grande difficulté.
Comment est-ce que tu envisages la suite dans tes différentes missions ?
Chez WebAssoc continuer comme ça, ça me va très bien. Tant qu'il paraît que je leur rend d'énormes services en faisant, le peu que je fais, ça me convient très bien de continuer comme ça.
Au Secours Catholique, il faut que je fasse attention de pas me laisser déborder. J'en fais assez et j'ai pas envie de retomber dans le stress comme ce l'était dans ma vie professionnelle. L'avantage là, c'est qu'il y a beaucoup de choses que je peux faire depuis chez moi, donc ça c'est bien. Je passe du temps sur le Drive que j'ai également découvert, donc j'apprends des choses, c'est bien.
Est-ce que tu es satisfaite de tes expériences de bénévolat ?
Complètement ! Et bien satisfaite de Benevolt, puisque c'est grâce à vous que je m'éclate depuis septembre.
Est ce que tu conseillerais à d’autres retraités (ou pas) de vivre une expérience de bénévolat ?
J'en parle autour de moi, mais la majorité des gens, enfin mes proches sont plutôt plus jeunes. Je suis la doyenne. Ma famille est très contente, que je me sente beaucoup mieux depuis que je suis bénévole.
C’est quoi ta citation favorite ? Celle qui t’inspire ?
Je dirais Saint-Exupéry, “Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants".