En 2020, changeons le regard de la société sur les retraités !
Vous avez dit retraite ?!
Au 31 décembre 2018, la Cnav recensait 14,35 millions de pensionnés, soit 4 retraités pour 10 actifs. Un chiffre en augmentation de 1,5 % au regard du recensement de 2017. Un chiffre qui ne va cesser de croître puisque le Commissariat Général au Plan prévoit 7 retraités pour 10 actifs aux environs de 2040. Waouh !
Des chiffres impressionnants mais qui ne disent rien de cette cohorte d’individus. Des chiffres qui ne disent rien de qui ils sont, de ce qu’ils représentent, de ce qu’ils vivent, qui ne disent rien de la transition travail/retraite, ni du processus à l’œuvre tant personnel que collectif. Force est de constater le peu de place consacré à l’aspect psychologique de ce passage et au vécu des retraités. Peu d’études, quelques publications assez rares. Une génération quasiment passée sous silence.
Prendre sa retraite : une nouvelle vie qui commence
Qu’elle soit espérée ou redoutée, préparée ou improvisée la retraite est toujours un passage. Un moment de transition radicale dans l’histoire de vie d’un individu ; Et quel que soit l’âge de ce passage, il provoque chez celui qui le vit une rupture souvent brutale avec le monde du travail, véritable centre organisateur de sa vie. Bousculé dans ses repères, le jeune retraité doit apprivoiser sa liberté. Selon le sociologue Vincent Caradec, entrer en retraite, c’est « passer d’une logique de contraintes à une logique de désirs ». Encore faut-il connaître ses désirs et être apte à faire des choix personnalisés. Ce qui pour beaucoup n’est pas une mince affaire… tant il s’agit d’un remaniement complet de sa vie et de son propre fonctionnement auquel peu de personnes sont préparées.
La retraite s’assimile à un deuil à faire d’une quarantaine d’années de vie et d’une certaine image de soi…
Faire évoluer l’image des retraités dans la société
Les jeunes retraités sont conviés à rejoindre le club des seniors. Une appellation en trompe l’œil se voulant moins stigmatisante face au jeunisme ambiant. Un mot tendance mais dont personne n’est vraiment en mesure de dire à quoi ça ressemble un senior ni ce que ça recouvre. En tout état de cause, un mot qui ne représente pas grand-chose pour nos jeunes retraités en puissance qui naviguent à vue, sans modèles, face à l’allongement de l’espérance de vie. Passer du statut d’actif à celui de senior n’est pas forcément une sinécure identitaire. On manque cruellement de modèles. Charge à nos nouveaux retraités de les incarner et de symboliser une nouvelle manière d’envisager la vieillesse…
Que nous le voulions ou non, ce troisième âge gagne en importance et pas seulement au niveau des chiffres. Jusqu’à présent la question du vieillissement est restée trop reléguée à une vision dépassée, révolue, périmée. Cet allongement spectaculaire de la durée de vie doit forcément réinterroger nos points de vue et nos repères. D’où l’importance de recadrer nos représentations et de changer l’image que nous avons du retraité. Comme nous y invite la psychanalyste Anastasia Blanché dans le titre d’un de ses livres : "La retraite, une nouvelle vie. Une odyssée personnelle et collective"
Nous sommes heureux de participer modestement à cette odyssée personnelle et collective à travers nos rencontres mensuelles au café Flesselles à Nantes pour une « pause café à l’heure de la retraite » avec ses rencontres et ses échanges authentiques et décomplexés…
Un groupe d’échanges entre retraités sur Facebook
Pour élargir ce concept et pour implanter ces rencontres inter-retraités dans d’autres villes, Benevolt a créé “Le Café des retraités actifs”, un groupe Facebook, accessible et destiné aux retraités et à tous les futurs retraités qui souhaitent échanger amicalement autour de questionnements communs qu’engendre le départ en retraite (gestion du temps, maintient de son activité, développement personnel,etc.) Le groupe en est à ses prémices, mais la communauté grandit très vite. N’hésitez pas à nous rejoindre pour apporter votre pierre à l’édifice. 😊
Chantal FIEVET, exploratrice de perspectives à la retraite